Qui est Charles Gide ?

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Charles Gide (1847-1932) fut, avec Charles Rist, son ami économiste et protestant comme lui, l’un des économistes français les plus en vue de la première moitié du XXème siècle. Deux de ses livres méritent d’être soulignés : ses Principes d’économie politique (réédités 26 fois de son vivant en France, traduits en 19 langues) et l’Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu’à nos jours. Ce dernier ouvrage garde, encore aujourd’hui, toute sa pertinence : rédigé avec Charles Rist en 1909, il fut réédité en 2000, reproduisant sa sixième édition de 1942. 

Mesure de l’importance de Charles Gide dans le monde universitaire : le nom de Charles Gide fut retenu, en 1983, comme nom d’une association d’économistes visant à promouvoir notamment les travaux de recherche en Histoire de la Pensée Économique.

De son vivant, fondateur de la Revue d’Economie Politique, Charles Gide incarna une figure majeure de l’économie classique qui chercha pourtant une voie originale entre l’orthodoxie libérale et le marxisme. Il fut la figure de proue de ce qui fut appelé l’Ecole de Nîmes dont, ironie des appelations, aucun des principaux responsables n’est issu de Nîmes. Cette Ecole de pensée, à commencer par Charles Gide, définit une voie rejetant à la fois une foi absolue dans l’économie classique et une adhésion totale à la solution marxiste. Pour qualifier les partisans de cette Ecole, Charles Gide définit leur position : « ni révoltés, (…) ils ne voulaient pas de la lutte de des classes ; ils ne voulaient pas exproprier le capital existant. Mais, ni satisfaits par le résultat spontané des lois naturelles de l’économie ».

L’école de Nîmes fondée par des protestants est contre la lutte des classes parce que cette Ecole procède d’une inspiration chrétienne, hostile à la violence. Charles Gide a essayé de traduire sa théologie protestante dans ses analyses économiques. Il voit dans l’apôtre Paul l’origine de toutes les idées de solidarité dans le monde économique.

C’est dans cette perspective que Charles Gide élabora à la fin du XIXème siècle comme proposition concrète à son refus de l’alternative économie classique/marxisme la coopérative comme tentative de conciliation du capital et du travail. Aujourd’hui, le Cercle Charles Gide entend poursuivre cet état d’esprit en tentant de définir une réflexion économique inspirée par le protestantisme et promouvoir un rassemblement des énergies protestantes pour mieux définir une économie responsable.